Le Grand Prix de l’association La Prévention Médicale récompense chaque année des initiatives en matière de prévention des risques. En 2022, les lauréats sont au nombre de quatre :  

• Premier prix ex aequo 
  • Dr Jacques Wemaere pour "A la poursuite de Molairarty", un serious game sur les EIGS au cabinet dentaire 
  • Dr Anne-Gaëlle Venier pour "I. control", un serious game sur la prévention des infections 
• Deuxième Prix 
  • Dr Adeline Boudet pour son kit "Permis de broyer les médicaments", un outil de formation et de sensibilisation destiné aux infirmiers 
• Prix des internes 
  • Vincent Lemarteleur pour son simulateur trachéo-bronchique pour l'apprentissage de l'extraction de corps étrangers chez l'enfant 

Premier prix ex aequo : le serious game A la poursuite de Molairarty

Le Dr Jacques Wemaere, chirurgien-dentiste libéral à Cenon en Gironde, remporte le premier prix ex aequo pour "A la poursuite de Molairarty", un serious game sur les événements indésirables graves survenant au cabinet dentaire libéral. L’objectif est de développer la culture de la sécurité des soins chez les chirurgiens-dentistes.  

“ Il est nécessaire d’inciter les praticiens à se former régulièrement sur les urgences médicales au cabinet dentaire. En effet, près de 10 % des praticiens déclarent ne jamais avoir été formés à la prise en charge des urgences médicales. Pour 40 % des praticiens formés, la dernière formation a eu lieu il y a plus de 4 ans.”, indique le Dr Jacques Wemaere.  

Le jeu est actuellement déployé régionalement et l’Union régionale des professions de santé (URPS) des chirurgiens dentistes de Nouvelle Aquitaine, veut le faire connaître au niveau national.  

Pour tester le jeu : c'est ici 

Premier prix ex aequo : le serious game I.control 

Premier Prix ex-aequo, le serious Game “I.control”  pour la prévention des infections  a été coordonné par le Dr Anne-Gaëlle Venier, médecin et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux.

“Ce jeu permet aux professionnels de réactiver leurs connaissances sur la prévention des infections, mais également de réviser les conseils à donner aux patients, et de s’interroger sur leurs pratiques en toute autonomie”, explique le Dr Venier.

Le jeu est également destiné aux étudiants en santé et aux patients. Elaboré de manière multidisciplinaire avec des médecins, pharmaciens et infirmiers, “I.control” est basé sur 240 situations cliniques. Il compte déjà 20 000 joueurs et se déploie dans trois univers : hospitalier, médico-social et médecine de ville.   

Accès gratuit : https://www.preventioninfection.fr/ 

Appli smartphone sur  l’appstore ou sur le playstore   

Deuxième prix : le permis de broyer les médicaments 

“Les risques du broyage de médicaments sont souvent méconnus”, estime Dr Adeline Bourdet, pharmacien, praticien hospitalier, responsable de projets de santé au sein de la cellule de coordination régionale de l’OMéDIT Centre - Val de Loire (Observatoire des Médicaments, Dispositifs Médicaux et Innovation Thérapeutique). 

Partant de ce constat, le Dr Bourdet a conçu un kit de formation sur le modèle du permis de conduire. Après une première étape théorique, le participant passe "le code". Puis après une phase de mise en situation (la "conduite") sur la base notamment de vidéos, il passe le test final avant d'obtenir son "permis de broyer". 

"Cet outil poursuit un triple objectif : sensibiliser aux bonnes pratiques de broyage des médicaments, adopter les bons réflexes lorsque les patients ont des troubles de la déglutition, et prévenir les incidents liés au broyage des médicaments", précise le Dr. Adeline Bourdet. 

Certains médicaments, s’ils sont broyés, peuvent en effet présenter un risque pour le patient (irritation, vomissement, interaction médicamenteuse, sur ou sous-dosage...), mais également pour le soignant (toxicité, allergie…). 

Kit complet de formation : disponible ici

Le Prix des Internes : un simulateur  pour l'apprentissage de l'extraction de corps étrangers chez l'enfant 

 Vincent Lemarteleur a reçu le Prix des Internes de la Prévention Médicale pour son simulateur trachéo-bronchique pour l'apprentissage de l'extraction de corps étrangers chez l'enfant. Il est actuellement doctorant à l’Unité de Recherche en Biomatériaux Innovant et Interfaces (URB2i – UR 4462) et rattaché depuis 2017 à l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) de médecine à l’Université Paris Cité. 

L'inhalation d'un coprs étranger est une sitaution fréquente en pédiatrie qui présente un risque de décès par asphyxie. 

"Les extractions de corps étrangers correspondent à des gestes techniques très délicats, qui nécessitent de combiner à la fois l’extraction du corps avec un bronchoscope (tube rigide principalement utilisé dans cette indication) et la communication parfaite avec l’équipe d’anesthésie afin de ventiler efficacement l’enfant. Ces deux caractéristiques en font un geste redouté par les ORL et les anesthésistes. De ce fait, peu d’internes ou jeunes chefs de cliniques ont été confrontés à ces situations en tant qu’opérateur principal et se retrouvent régulièrement à devoir extraire un corps étranger en pleine nuit, sans aide disponible et sans avoir pratiqué cet acte auparavant.", explique Vincent Lemarteleur.

L'objectif de la simulation est d'améliorer la performance clinique, de réduire le temps d'apprentissage, le tout dans un environnement sécurisé qui permet d'apprendre de ses erreurs.  

Concrètement,  un modèle d’arbre bronchique souple (photo) est réalisé avec une imprimante 3D. Il reproduit des sensations réalistes en terme de résistance mécanique, de taille et de mobilité lorsqu’un bronchoscope se déplace dans celui-ci. Il a été conçu pour s’adapter sur un mannequin pédiatrique déjà existant. L’apprenant peut agir autour du mannequin-patient, dans l'environnement reproduit d'un bloc opératoire et avec, à ses côtés, une équipe d’encadrants, composée de professionnels de santé (anesthésiste, infirmière, aide-soignant), tout en perfectionnant sa gestuelle avec le bronchoscope et les autres instruments nécessaires à l’aspiration du corps étranger. 

Ce simulateur a été utilisé à destination des internes en otorhinolaryngologie dans sept villes de France (Paris, Nancy, Tours, Marseille, Lyon, Bordeaux, Montpellier). Au total près près de 140 internes (soit 1/3 de tous les internes ORL de France) ont été formés en près de 6 mois. 

Plus d'information sur  : le site de La Prévention Médicale