« La téléconsultation est rentrée dans la pratique et les patients vont continuer de la demander »

Paris, France, 21/07/2020

Bilan post-confinement de la téléconsultation dans cette interview croisée entre Thierry Houselstein, directeur médical de la MACSF et Louis Malachane, directeur médical de Leah, plateforme de téléconsultation. 

Rarement pratiquée avant la crise sanitaire, la téléconsultation a franchi le cap du million en une seule semaine début avril selon les chiffres de l'Assurance maladie. Et Sept médecins généralistes sur dix ont pratiqué la téléconsultation pendant le confinement d'après l'énquête réalisée par la DREES. Même les spécialités médicales les plus réticentes au départ s'y sont essayées. La téléconsulation reste très utilisée : autour de 2 millions par mois en mai et juin 2020. Les établissements de santé commencent à l'intègrer à leur organisation comme le Groupe Hospitalier Paris-Saint Joseph (GHPSJ) qui déploie actuellement la solution de télémédecine de Leah auprès de ses 500 médecins couvrant près de 30 spécialités. 

Dans cette interview croisée, Louis Malachane, directeur médical de la plateforme de téléconsultation Leah, partenaire de la MACSF depuis 2019,  et Thierry Houselstein, directeur médical de la MACSF, analysent cette évolution de la pratique médicale.

Tous les freins à la téléconsultation ont-ils disparu avec la crise ?

frbk3hkzdn-phphfzqa3Louis Malachane, directeur médical de la plateforme de téléconsultation LEAH :
Tout ce qui aurait dû être fait il y a un an ou dix-huit mois a été fait en urgence sur les conditions de remboursements, sur le recensement des solutions de télémédecine, sur la cotation des actes que chacun pouvait faire, l’élargissement aux paramédicaux…
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre septembre 2018 et février 2020, il y avait eu 220 000 téléconsultations remboursées et il y en a eu 1 million par semaine en avril.

ixor1u0jxp-php1imamcThierry Houselstein, directeur médical de la MACSF :
En raison de la crise sanitaire et du confinement, le pas vers la téléconsultation a été franchi par les médecins généralistes mais aussi par les médecins spécialistes, et mêmes par ceux qui au départ étaient très réticents, du fait de la technicité de leur spécialité comme les ORL. 

nuk3qrgjwb-phpqkrcjeLouis Malachane :
Il y a eu une véritable prise de conscience que tous les médecins peuvent faire de la téléconsultation. Et qu’il y a beaucoup de situations dans lesquelles la téléconsultation peut très bien s’appliquer : expliquer un examen complémentaire à partir du compte rendu transmis ou de l’imagerie téléchargée par le centre de radiologie, renouveler une ordonnance, faire du suivi de maladie chronique… 

ixor1u0jxp-php1imamcThierry Houselstein :
La téléconsultation a rendu des services aussi dans les Ehpad et elle pourrait demain être utilisée par les médecins scolaires.
L’ouverture aux sages-femmes, aux infirmières et aux kinésithérapeutes a montré sous la pression des circonstances que les applications sont  multiples.

qpngg1yzm8-phpdzzavhLouis Malachane :
Chez Leah, nous constatons que ceux qui ont le plus rapidement adopté la téléconsultation sont les généralistes, les psychiatres, les dermatologues et les allergologues. Les sages-femmes qui pratiquaient de fait la téléconsultation souvent sans cadre et hors parcours-de soins pour la préparation à la naissance et le suivi de grossesse sont devenues très utilisatrices.

Est-ce que la téléconsultation accroît les risques d’erreurs médicales?

ixor1u0jxp-php1imamcThierry Houselstein :
Nous n’avons pas constaté pour l’instant d’accroissement du risque ou de la sinistralité propre à la téléconsultation. Avant la crise, la téléconsultation était incluse dans nos garanties en responsabilité professionnelle mais le médecin devait nous déclarer préalablement qu’il la pratiquait.  Avec la crise nous avons étendu la garantie à la téléconsultation automatiquement, sans déclaration préalable pour simplifier la vie aux professionnels de santé.

pip86o64un-phpodgmueLouis Malachane :
La téléconsultation par l’intermédiaire d’une plateforme comme Leah se fait dans un environnement sécurisé : les échanges de données et de documents sont cryptés ; l’ordonnance est rédigée sur la plateforme ; le compte rendu du rendez-vous est enregistré ; le paiement est sécurisé. C’est un rendez-vous très formalisé comme un rendez-vous dans un cabinet médical, ce n’est pas comme une simple conversation au téléphone.

ixor1u0jxp-php1imamcThierry Houselstein :
C’est la différence entre un conseil de 3 minutes au téléphone et une vraie téléconsultation. Il s’agit d’une consultation encadrée et rémunérée. Ce n’est pas par ce qu’on est dans une situation exceptionnelle de crise sanitaire qu’il ne faudra pas pouvoir démontrer ce qui a été dit et fait pendant une consultation. La plateforme Leah permet cette matérialisation et cette traçabilité. Ce cadre est rassurant pour tout le monde.

q6v48cwxtk-phpyes4zlLouis Malachane :
Et les médecins savent arrêter la consultation quand ils atteignent la limite de ce qu’ils peuvent faire à distance, les patients le comprennent très bien.

 

Un cap décisif a donc été franchi pendant le confinement, il n’y aura pas de retour en arrière possible?

q6v48cwxtk-phpyes4zlLouis Malachane :
Les médecins – et les patients- qui sont absolument opposés à la téléconsultation, le resteront probablement. Mais tous ceux qui ont pratiqué deux mois de téléconsultation ont bien vu tout l’intérêt de cette solution. Surtout, les médecins ont constaté que les patients sont satisfaits. Je ne crois pas qu’ils vont abandonner la téléconsultation, elle rend trop de services !

ixor1u0jxp-php1imamcThierry Houselstein :
Contrairement à la crainte de déshumanisation de la relation avec la technologie, la téléconsultation a montré pendant le confinement qu’elle était un moyen de maintenir ou même de tisser un lien. Beaucoup de patients étaient très angoissés, ils ont pu poser des questions au professionnel de santé, tout simplement échanger, être rassurés. Cela a permis de faire tomber une idée reçue : les professionnels comme les patients ont expérimenté qu’il est possible de retrouver de l’humain à travers un écran.

q6v48cwxtk-phpyes4zl Louis Malachane :
Les professionnels de santé vont organiser leur planning pour faire les deux : des rendez-vous traditionnels et des téléconsultations. Car la téléconsultation est rentrée dans la pratique et les patients vont continuer de la demander. Et des patients de tous les âges : car les patients utilisateurs chez Leah vont de 16 à 96 ans. Près de 7% ont 66 ans et plus. La grande crainte des médecins était de ne pas pouvoir être un bon médecin sans rencontrer physiquement le patient, ils se rendent compte maintenant qu’ils peuvent faire du bon travail à distance. C’est le plus important.


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