Téléconsultation : une solution pour diminuer le risque de contagion par le coronavirus
La téléconsultation était jusqu'à maintenant très peu répandue en France, comme le montre une étude IPSOS réalisée pour la MACSF: seuls 10% des patients et des médecins y avaient recours en 2019. L'assouplissement des conditions réglementaires d'exercice de la téléconsultation et les annonces exceptionnelles de gratuité du service par les plateformes de téléconsultation telles que LEAH, partenaire de la MACSF, devraient accélérer l'adoption de cette pratique. Ces mesures, adoptées en urgence pour lutter contre la propagation du coronavirus responsable de l'épidémie Covid-19, pourraient faire tomber les réticences partagées, du public comme des médecins, face à la téléconsutation.
Face à l'expansion en France de l'épidémie de Covid-19 liée au coronavirus, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a décidé de réduire les contraintes liées à la téléconsultation pour en simplifier l'accès et le remboursement. "En ces temps de coronavirus, la téléconsultation diminue le risque de contagion dans la salle d'attente", explique la plateforme LEAH, dont la MACSF est partenaire depuis 2019. De plus, la téléconsultation permet "d'optimiser le temps médical", comme le remarque Thierry Houselstein, directeur médical de la MACSF. Un élément important à prendre en compte alors que l'on s'attend à une augmentation considérable du nombre de malades dans les prochaines semaines. Afin d'en faciliter l'usage, LEAH met à disposition des professionnels de santé sa plateforme gratuitement pendant 3 mois et sans engagement. Plusieurs opérateurs de téléconsultation proposent également un accès gratuit pour les médecins à leurs services.
Cette incitation à utiliser la téléconsultation pourrait favoriser son adoption par les médecins comme par les patients car, malgré la mise en place du remboursement par l'Assurance maladie depuis septembre 2018, la téléconsultation n'était pratiquée jusqu'à maintenant que par une petite minorité.
Selon une étude IPSOS réalisée en exclusivité pour la MACSF en septembre 2019 auprès d'un échantillon représentatif de Français et d'un échantillon de professionnels de santé [1], seulement 6% du grand public avait déjà bénéficié d'une téléconsultation à cette date et seulement 11% des professionnels de santé l'avait déjà proposée ou réalisée.
La téléconsultation, une technologie émergente encore peu utilisée
Moins de 10% des médecins généralistes ont eu recours à la téléconsultation en 2019
Parmi les médecins, 12% des spécialistes contre 9% des généralistes déclaraient en 2019 avoir déjà eu recours à la téléconsultation, preuve qu'elle n'était pas véritablement entrée dans les pratiques professionnelles.
La téléconsultation, une bonne réponse à l'éloignement géographique
Les premières raisons invoquées par les patients pour avoir utilisé la téléconsultation, sont l'impossiblité de se déplacer (37%) et le besoin d'obtenir un rendez-vous plus rapidement (37%).
Du côté des médecins, les raisons sont faiblement hiérarchisées. Néanmoins, 35% des médecins évoquent l'éloignement du patient comme motif de la téléconsultation et 30% justifient la téléconsultation par ce qu'il s'agissait d'un traitement de longue durée ou d'un renouvellement d'ordonnance.
La prévention de la contagion va nécessairement s'ajouter aux principales raisons de l'utilisation de la téléconsultation dont les conditions de réalisation sont justement assouplies dans cet objectif. Avant le décret du 9 mars, la téléconsultation ne pouvait avoir lieu que si le professionnel de santé avait une connaissance préalable du patient, qu'après orientation initiale par le médecin traitant et en consultation par vidéo.
Le décret du 9 mars 2020 suspend ces trois restrictions et prévoit des "conditions dérogatoires de prise en charge des actes de télémédecine pour les personnes atteintes ou potentiellement infectées par le coronavirus qui pourront en bénéficier même si elles n'ont pas de médecin traitant pratiquant la téléconsultation, ni été orientées par lui, ni été connues du médecin téléconsultant". De plus, les téléconsultations "peuvent être réalisées en utilisant n'importe lequel des moyens technologiques actuellement disponibles pour réaliser une vidéotransmission (lieu dédié équipé mais aussi site ou application sécurisé via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipé d'une webcam et relié à internet)."
Dans le but de permettre une utilisation maximale de la téléconsultation, si le nombre de personnes infectées devenait très important, les moyens technologiques autorisés sont désormais très larges.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé le 10 mars 2020 sur France Info : "J'ai autorisé à ce qu'un patient qui ne peut pas aller voir son médecin ou qui estime que ce n'est pas prudent d'y aller, puisse contacter par FaceTime ou par Whatsapp le médecin qui est capable de lui faire ses ordonnances, son arrêt de travail".
L'avantage des plateformes spécialisées reste de proposer un environnement sécurisé (cryptographie des flux, hébergement sécurisé, respect des normes CNIL et RGPD) conçues spécifiquement pour la téléconsultation avec, par exemple pour le patient, un espace personnel dans lequel il peut retrouver son ordonnance et le compte rendu de la consultation.
Pour en savoir plus :
D'autres articles d'actualités sur l'épidémie du Coronavirus sur le site macsf.fr
[1]Etude réalisée par IPSOS en septembre 2019, par la biais d'un questionnaire administré en ligne (méthode de recueil CAWI), auprès d'un échantillon de 500 personnes de 18 à 75 ans représentatif de la population française et auprès d'un échantillon de 618 professionnels de santé : médecins généralistes, médecins spécialistes hospitaliers, médecins spécialistes libéraux, pharmaciens d'officine, chirurgiens dentistes.