Chronique santé Vendée Globe #6: bien se nourrir pour mieux résister face à l'adversité

Les Sables-d'Olonne, France, 25/11/2020

Pour sa 6ème chronique santé du Vendée Globe 2020, le Dr Jean-Yves Chauve aborde la question de l'aimentation des skippers et de leur apport calorique quotidien. Faire des manoeuvres à répétition, rester actif toute la nuit et même simplement se tenir vertical quand la mère est agitée : les besoins nutritionnels des navigateurs de la course au large sont bien particuliers. Ils sont aussi la clé du maintien en bonne santé physique et morale de ces sportifs de haut niveau. 

Premier repas de la journée, le petit déjeuner est très important, il doit comporter à la fois des "céréales, ce sont les sucres lents. Assimilés peu à peu, ils sont l’énergie diesel régulière et puissante dont le muscle a besoin", explique le Dr Chauve, médecin du Vendée Globe, sans oublier les oeufs brouillés ou le jambon car les "protéines vont stimuler la sécrétion de la dopamine, l’hormone du dynamisme".

Au total, "ce petit déjeuner complet à 800 Calories, c’est parfait pour entamer une journée à fond..." estime le Dr Chauve dans sa chronique.

"Car il en faut de l’énergie, non seulement pour les manœuvres mais aussi tout simplement pour tenir debout. Des mesures ont été faites. Par mer agitée, la consommation d’énergie mentale et physique pour rester vertical peut avoisiner 1000 Calories.  Autant à ajouter à la ration calorique journalière. Rien d’étonnant à ce que l’on mange plus en mer qu’à terre.", précise jean-yves Chauve

Pour le déjeuner, l'apport calorique doit tenir compte de l'environnment et de la météo.  A proximité de l'équateur et dans l'Atlantique Sud, "les aliments sont légers, pas besoin de se charger pour lutter contre le froid, un régime à 3500 calories doit suffire. Là-bas, à proximité des icebergs, 5000 calories seront la base.", explique-t-il.

Pour obtenir un plat complet, les skippers doivent attendre 8 minutes, le temps que les aliments se réhydratent. Ils n'embarquent en effet que des sachets d'aliments déshydratés ou hyophilisés.

"Sans l’eau, on gagne 70% du poids du produit, soit plus de 200 kg sur toute la nourriture embarquée. Et l’eau, c’est simple, on l’extrait de l’eau de mer, au jour le jour avec le dessalinisateur."

La nuit aussi les skippers doivent manoeuvrer leur bateau. Si la barre énergétique sucrée peut-être une solution "turbo pour le muscle", le Dr Chauve avertit : c'est "un turbo qui apaise en stimulant la sécrétion de sérotonine, un sédatif anxiolytique et anti stress qui favorise l’endormissement".

"Pour résister au sommeil, mieux vaut manger de la viande, du poisson ou des laitages qui contiennent des protéines. Ces molécules aident à se maintenir éveillé", conclut-il.

"Mais au-delà de leur apport énergétique, les repas et ces petites attentions sont moments essentiels pour se ressourcer, s’évader vers la terre et échapper, pour quelques instants, aux vicissitudes et à la solitude de ce voyage autour du monde", souligne le médecin de la course.

La nourriture du corps comme la nourriture de l'esprit, par des lectures ou de la musique, forment, selon lui, ces "petites récompenses qui renforcent l’estime de soi et sa résilience face à l’adversité."

MACSF CERTIFIE SES INFORMATIONS AVEC WIZTRUST
Dans le but de sécuriser sa communication, MACSF certifie ses documents avec Wiztrust depuis le 20 mars 2022. Vous pouvez en vérifier l’authenticité sur www.wiztrust.com

Nos contacts presse