[Route du Rhum] Isabelle Joschke prend un départ mesuré sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe
Ce mercredi 9 novembre à 14h15, Isabelle Joschke s’est élancée à l’assaut de la 12e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe qui doit mener la flotte à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Après un départ prudent sous une belle lumière bretonne et suivie de près par son team, la skipper de l’IMOCA MACSF a progressé au louvoyage vers le cap Fréhel, porte de passage obligatoire. Depuis, la progression au large de la pointe Bretagne s’effectue très lentement pour la flotte des IMOCA.
Ce début de course s’annonce compliqué en dépit d’une météo bien plus maniable (15 à 20 nœuds de vent de secteur ouest, une mer stable et un soleil généreux au moment du départ) que les conditions anxiogènes, incompatibles avec la sécurité des marins, qui a poussé les organisateurs à décaler le coup d’envoi de l’épreuve initialement prévu dimanche.
- Des premières heures de course tendues et engagées
- Deux fronts dépressionnaires à l'horizon
- Un nouveau départ, une autre course pour Isabelle Joschke et son IMOCA
Un départ tout de même sous tension
Après 72 heures d’attente supplémentaires à terre et une fenêtre météo moins périlleuse, Isabelle a pris en début d’après-midi le départ de la transocéanique animée par un mélange « d’excitation et d’appréhension ».
« Il faut être dans le rythme tout de suite. Les premiers tronçons sont tendus et très techniques. Durant les premières heures de course, les pièges sont nombreux et la vigilance devra être extrême. Tout le monde va tirer des bords en remontant face au vent dans un couloir étroit jusqu’au cap Fréhel. En plus des croisements à répétition, des priorités à respecter, on doit composer avec des courants forts, les zones interdites à la navigation, le trafic maritime et les filets de pêche dérivants, cela fait peser pas mal de risques en particulier de collision. Toute la difficulté consistera à prendre soin du bateau et de soi tout en restant au contact ».
Une première dépression à négocier très rapidement
Isabelle n’aura guère le temps de souffler comme ses pairs après une sortie de Manche engagée. Un premier front froid s’avance sur leur route dès vendredi avec 5 à 6 mètres de houle et des rafales pouvant dépasser les 40 nœuds. Derrière ce front, elle traversera une zone de transition avec peu de vent avant la rencontre avec un second front sans doute moins actif.
« On va probablement enchaîner deux gros coups de vent très rapprochés. Même s’il s’agit d’un autre schéma par rapport à ce qui nous attendait si nous avions pris la mer dimanche, la traversée de l’Atlantique reste engagée et intense comme un départ de Route du Rhum au mois de novembre. Là on va au devant de situations que l’on rencontre régulièrement même si elles sont dures. Ensuite, en descendant vers le sud, les conditions de navigation devraient s’améliorer. On devrait attraper les alizés, ce qui veut dire des vents portants au sud de l’Anticyclone des Açores puis une fois sur cette autoroute, nos bateaux pourront atteindre des vitesses élevées. Le report de la course et l’évolution de la météo ces derniers jours avec des conditions très variées sont venus nous rappeler que les éléments restaient au final les plus forts. Contrairement à une croyance bien ancrée, l’être humain ne peut pas tout dominer même s’il s’en en croit capable. C’est la nature qui continue à dicter la marche de notre sport. Il ne faut jamais l'oublier ».
Une nouvelle course qui commence
La décision qui s‘est imposée aux organisateurs de repousser le départ de cette 12e édition de dimanche à mercredi a complètement rebattu les cartes et modifié les plans de l’ensemble des concurrents et de leur équipe. « A partir du moment où l’on redonne un départ, ce n’est plus la même course », rappelle Isabelle qui n‘avait pas envisagé cette éventualité mais déjà connu une pareille situation lors de la Mini Transat en 2007. Le départ avait été retardé pour les mêmes motifs et la skipper MACSF avait finalement remporté l’étape. Un scénario qu’elle aimerait bien revivre sur ce Rhum même si la nouvelle fenêtre météo lui paraît moins favorable.
« On a dû revoir notre stratégie de course à zéro. Les bateaux qui sont bons au près comme MACSF pouvaient espérer tirer leur épingle du jeu car c’était plutôt une transat qui devait se courir au près, donc dans des conditions qui avantagent mon bateau. De plus, MACSF se comporte super bien dans le gros temps même si aucun bateau n’aime les tempêtes. Cette fois on va retrouver du portant. On n’est plus du tout dans le même schéma », analyse la skipper.
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