[Route du Rhum] A Saint-Malo, Isabelle Joschke va entrer progressivement dans sa bulle
C’est un exercice d’équilibriste auquel tous les skippers sont confrontés durant les jours passés à terre avant le départ d’une course au large aussi prestigieuse : composer avec les sollicitations des organisateurs, les demandes des partenaires, celles du grand public et des médias tout en réussissant à se dégager du temps pour rester focalisé sur son objectif prioritaire, la compétition sportive. Victime de son succès populaire, la 12ème édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe n’échappe pas à la règle. Arrivée mercredi matin à Saint-Malo à l’issue d’un convoyage rapide à bord de son IMOCA MACSF, Isabelle Joschke a pris ses quartiers dans la cité corsaire avec un programme assez chargé jusqu’au grand départ qui sera donné le dimanche 6 novembre.
Un convoyage éclair
Partie mardi après-midi de Lorient La Base, Isabelle Joschke a vécu un convoyage tranquille et rapide à bord de son IMOCA MACSF. Poussé par des vents favorables, le monocoque croisait dans les eaux de Saint-Malo dès mercredi matin avant de s’amarrer aux pontons malouins en début de soirée après une belle parade pour le plus grand plaisir des visiteurs venus nombreux les applaudir.
« La route jusqu’à Saint-Malo s’est déroulée on ne peut mieux. Les conditions sur tout le parcours étaient idéales. A l’arrivée nous avons pris part à la parade d’ouverture avant le passage symbolique des écluses. La journée fut un peu longue car le programme a pris du retard mais maintenant nous sommes à quai, dans la dernière ligne droite », explique Isabelle.
Un planning chargé durant 10 jours
L’avant-course avec son village d’animations est une étape obligée pour l’ensemble des 138 skippers qui composent la flotte de cette édition 2022. Avec son effervescence, sa ferveur populaire unique (quelques 2 millions de visiteurs sont attendus cette année), cette séquence qui donne le coup d’envoi de la plus belle des épreuves océaniques en solitaire n’a rien d’un long fleuve tranquille pour les navigateurs engagés.
« Avant le départ j’ai un programme chargé que j’essaie d’alléger au maximum. Ma priorité est de me mettre dans ma bulle et de rester dans ma course, focalisée sur cette échéance qui est mon objectif de l’année. Il y a des briefings, des heures de présence à donner à l’organisateur, des rencontres prévues avec des invités, la présence de collaborateurs de MACSF, mon sponsor. Cela fait partie du jeu. Je trouve très agréable de pouvoir rencontrer des gens qui ont un lien ou soutiennent notre projet, d’avoir la possibilité d’échanger et de partager ces moments avec eux.
Je me vais me servir de mes expériences passées pour gérer au mieux cette période. C’est un exercice de préparation mentale. Il faut se préserver un espace de calme et de sérénité et veiller à ne pas trop se laisser envahir par les autres. Je suis une solitaire dans l’âme, j’aime la tranquillité. J’ai besoin de prendre quelques moments pour moi, pour retrouver de l’énergie. J’essaierai de garder une petite routine d’entretien physique, d’aller courir pour ne pas perdre le bénéfice de la préparation commencée il y a plusieurs mois. Par le passé, je me souviens que je suis parvenue à prendre un bon départ à chaque fois que j’ai réussi à me glisser dans ma bulle. C’est ça que je veux reproduire pour cette Route du Rhum », commente la navigatrice qui participe à sa deuxième Route du Rhum.
L’esprit déjà tourné vers le départ de la course
La compétition, le jeu, se donner à fond et faire corps avec son bateau. Isabelle a hâte de larguer les amarres et de mettre le cap vers la Guadeloupe pour vivre les émotions fortes liées à la course au large. Si elle ne conditionne pas le résultat ni le classement final, l’entame de course avec ses moments de tension et ses risques de collision constitue un moment-clé dans le déroulé d’une telle épreuve. Sur la ligne de départ pas moins de 6 catégories de bateaux seront représentées dont 37 IMOCA…
« Le croisement de la ligne départ en lui-même n’a pas beaucoup d’importance. Sur la Route du Rhum, les bateaux sont tous différents. Même si j’étais la première à couper la ligne, les IMOCA dernière génération me doubleront rapidement quand les moins rapides resteront derrière. La flotte va s’éparpiller. Une fois qu’on a dit cela, l’idée reste de prendre un départ « secure ». Sur les premières heures de navigation, il y a tellement de machines sur l’eau qu’on se doit d’être hyper vigilant. Il n’y aura pas de prise de risque à ce moment de la course de ma part, c’est sûr. L’enjeu de la course ne se trouve pas là.
En revanche, je pense que la zone située entre la ligne de départ et le Cap Fréhel est un passage plus important à bien négocier. La tension sera encore présente car les bateaux seront encore très nombreux autour de nous. C’est une fois le Cap Fréhel franchi que j’aurai l’impression d’être seule sur mon bateau. Pour moi, il est là le vrai départ. Je peux enfin me dire ‘ça y est je suis lancée dans ma course’. Avant ce ne sont presque que des formalités à effectuer pour arriver sur cette zone qui donne le coup d’envoi de la Route du Rhum », analyse Isabelle.
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