Assurance vie - "comment transformer le modèle du fonds en euros", une tribune de Stéphane Dessirier

Paris, France, 23/11/2020

Dans le numéro de L'Argus de l'Assurance magazine daté du 20 novembre 2020, Stéphane Dessirier le directeur général du groupe MACSF a publié une tribune sur la nécessité de faire évoluer les fonds en euros pour assurer leur pérennité dans l'avenir. 

Pour maintenir son attractivité, l’assurance vie doit se réinventer et transformer le modèle du fonds en euros qui fonde sa spécificité. Pendant des décennies, elle a été le placement préféré des Français et une source de développement pour les assureurs. Cette année, elle a connu sept mois consécutifs de décollecte, portant à plus de 7 Md€ nets les fonds retirés depuis début 2020. Le contexte économique lié à l’épidémie de coronavirus explique certainement l’ampleur des retraits, mais la baisse des rendements sur le fonds en euros n’y est pas étrangère.

Rentabilité menacée

Or, le fonds en euros est « l’exception française » qui fait de l’assurance vie un placement rentable, liquide et sans risque. Un triangle magique qui, combiné avec une fiscalité allégée et la transmission successorale facilitée, explique l’appétence des Français… jusqu’à maintenant. Avec 1,4 % de rendement moyen sur les fonds en euros en 2019 et probablement 40 points de base de moins pour 2020, l’argument de la rentabilité est fortement menacé.

Pour maintenir ce rendement, alors que les taux d’emprunts d’état restent en territoire négatif, il faudrait pouvoir investir sur des actifs plus risqués comme les actions, le private equity ou les infrastructures. Ce qui, dans l’univers de Solvabilité 2, coûte cher en fonds propres. Les assureurs ont donc deux solutions : encadrer la liquidité ou réduire la garantie sur le capital du fonds en euros.

Le succès mitigé du contrat Eurocroissance démontre que les Français sont attachés à la liquidité de leurs placements, même si elle pénalise le rendement. La modulation de la garantie sur le capital n’est-elle pas une solution plus acceptable pour l’assureur, qui peut ainsi retrouver une marge de manœuvre d’investissement S2 compatible, et pour l’épargnant, qui conserve un placement rentable aux avantages incomparables ?

L’idée pourrait être de coupler une garantie absolue « négative » à un mécanisme de modulation de cette garantie, par exemple en fonction du niveau des taux, afin d’alléger les contraintes de Solva 2. Dans la mesure où elle permettrait de limiter l’érosion des rendements, et donc la probabilité de voir jouer cette garantie, cette modulation pourrait être perçue positivement par les assurés s’agissant d’une épargne de long terme. Loin d’altérer l’avantage comparatif de l’assurance vie, cet aménagement pourrait lui donner un second souffle tout en fléchant l’investissement vers les entreprises.

Dans le même temps, les assureurs pourraient faire œuvre de pédagogie sur un autre facteur d’attractivité de l’assurance vie : les frais. En effet, derrière cette terminologie se cache le coût de la garantie du capital, qui a triplé en dix ans. La digitalisation des contrats permet de contenir les vrais coûts de gestion. Ainsi, dans la société d’assurance vie du groupe MACSF, 60 % des opérations sont désormais effectués par les sociétaires eux-mêmes.

La transformation digitale de l’assurance vie est en marche ; il est urgent de passer à sa transformation financière et technique. Elle ne peut réussir que grâce à une mobilisation collective des assureurs pour préserver l’avenir du fonds en euros.

Stéphane Dessirier


Lire la tribune sur le site de l'Argus de l'assurance

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